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Rencontres photographiques 2015

Les photographes de la saison 5 des Rencontres photographiques nous ont offert un panorama très large et varié de visions d’auteurs du reportage à l’abstrait, tout le monde a pu apprécier la diversité des images.

Cette année plus de 150 enfants ont visité les expos et discuté avec les photographes présents.

 

Les photographes 2015 :

Stéphane Blanchet-Nicoud, Nora Constans, Régis David, Yves Jourdan, Francis Malapris, Pascal Rey

et les membres du club Hervé Corsat et Dominique Devoucoux

 

 

Stéphane Blanchet-Nicoud : My « American Standard » nights 

03:00 am, une banlieue nord-américaine.

Me revoilà seul, face aux symboles de ce continent qui m’attire tant. Les lieux se sont vidés, avec comme uniques traces de vie, ces maigres lumières qui résistent face à l’envahissante obscurité. Confronté à ces oasis de lumières, perdu quelque part entre deux mondes, je suis saisi d’un cruel sentiment de manque, d’absence. Paralysé par le silence glacial qui enveloppe les lieux, j’attends un signe. La vie a-t-elle définitivement disparue ou est-elle juste en sommeil ? 

 

Nora Constans : « Lum »

Comme une essence de lumière, je me sens avide de lumière pour me sentir vivante. Et c’est souvent et invariablement que soleil, lueur, halo, rai… me font sourire, me rassurent, me réchauffent ou m’épanouissent. Si ce n’est pas le tout à la fois. Je perçois leur force, la reçois comme un cadeau. Et plus particulièrement quand la lumière se fait inattendue, rare, timide et va jusqu’à changer la donne dans un endroit-moment que l’on ressentait sombre, triste. C’est tout naturellement que je photographie cette force ressentie quand je la rencontre. Mon prénom « Nora » doit peut être y contribuer, il veut dire « lumière » en arabe.

 

Régis David : La carrière

J’ai séjourné en Inde du Sud avec des élèves, dans le cadre d’un voyage humanitaire, face à une carrière. Avec un interprète je suis descendu plusieurs fois pour rencontrer la population qui y vit et travaille. La deuxième année, j’y suis retourné pour leur apporter des photos et poursuivre mon reportage.

 

 

Yves Jourdan : L’oubli

Du plus petit cimetière rural au plus renommé des cimetières parisiens, j’ai cherché à mettre en images cette errance douce et tranquille qui était la mienne en ces lieux,  ces lieux si particuliers, chargés d’émotion, ressentis par chacun de multiples manières. L’oubli reste ma façon de ressentir ce lieu, mais avec douceur et sérénité, oubli en quelque sorte contrarié, nié par les traces minérales et végétales qui sont l’essence même de tous les cimetières ou d’autres lieux de souvenir. 

 

 

Francis Malapris : O²

Comme le dit le philosophe Gaston Bachelard dans « L’Eau et les Rêves »,  l’eau est comme une matière élémentaire à partir de laquelle notre imagination fait émerger des rêves, des poèmes, des métaphores, et des œuvres d’art. Une fois plongé dans ce milieu, je lui donne du mouvement, de la lumière espérant obtenir une forme… de vie. Moléculaire à souhait, cette série envisage d’attirer votre œil sur l’inimitié microscopique de cette matière qui n’en fait qu’à sa tête. Vous y trouverez peut-être des souvenirs de votre enfance, lorsque vous la regardiez encore avec étonnement.

 

Pascal Rey : Déambulations ou autres rêveries

Alors que je ne pouvais ni planter un clou ni même lire, je devais trouver un dérivatif. Je me suis alors frayé, sous l’impulsion de mon épouse, un chemin vers un autre monde, voulant sublimer la douleur, la transformer en couleurs, convertir les effets indésirables en pixels. Il m’a fallu lutter, redécouvrir la pose longue, son trépied et la télécommande puisque je ne pouvais tenir mon boitier sans trembler. J’ai donc photographié, en plans serrés, la rouille, la corrosion dans mon bureau, puis dans ma cour et enfin lors de nombreuses et courtes pérégrinations dans les chantiers, débarras et autres décharges. Plus tard, l’efficacité du traitement étant vérifiée, l’embellie se concrétisait par quatre clichés colorés, vifs, clôturant l’expo. Il s’agit d’une recherche autour du temps qui passe, de l’altération, du travail des éléments, de cet inexorable processus de décomposition qu’est l’existence.

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